Au début de la Conférence (= synode), la nouvelle présidente la rev. Helen Cameron et sa vice-présidente Carolyn Godfrey sont élues par acclamation afin d’impulser pendant l’année à venir son thème de réflexion à l’Église méthodiste de Grande-Bretagne (En effet, l’élection de l’année passée est confirmée par cette simple acclamation : l’assemblée se lève et applaudit). La présidente reçoit symboliquement la Bible Field de John Wesley afin que sa guidance et son impulse se fassent par la lecture et l’écoute des Écritures. La vice-présidente reçoit le recueil de cantiques écrits par John et Charles Wesley ; « we are singing our theology », me disait une déléguée – « nous chantons notre théologie », mais je dirais aussi : la foi chantée touche le cœur, l’homme entier !
Le message d’ouverture de cette année de présidence d’Helen Cameron est marqué par un thème central du message biblique : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve. » Elle exhorte l’assemblée pour une justice qui cherche le bien (« seeking justice« ), une église qui est aux côtés des pauvres et s’y engage – dans une Grande-Bretagne où la pauvreté devient de plus en plus pressante. C’était une parole engagée pour une église qui est à aux côtés de ceux qui subissent l’injustice. Une parole aussi dans un contexte d’élections proches. J’ai été touché et impressionné d’entendre une telle parole claire et sans ambiguïté ! (Vous pouvez écouter le message en anglais, à partir de 1 :16 :56 . Carolyn Godfrey met l’accent sur l’apprentissage et à être une communauté qui chemine ensemble. Il est vrai : « Ce qui est facile pour moi peut être difficile pour une autre personne, mais ce qui est facile pour elle, peut en effet être difficile pour moi, » dit-elle. Aidons-nous, faisons attention l’un à l’autre, ainsi nous pouvons dépasser l’injustice sociale (son message commence à 3 :09 :20).
Dans ses sessions ordinaires, la conférence a traité toutes les questions administratives (p.ex. finances, bâtiments, procédure de conflit et réconciliation) et les sujets synodaux (Église dans des tiers lieux, Online-church, c’est-à-dire église en ligne ou E-glise, ou définir « Qui est membre dans une Eglise et peut-on être membre de deux églises ?)
L’Eglise méthodiste de Grande-Bretagne, à cause de son passé de puissance coloniale, est en lien avec les églises méthodistes fondée par les missionnaires ; elle vit en son sein déjà la dimension universelle de l’Eglise. Ainsi quand les nouveaux ministres ordonnés (pasteurs et diacres) sont admis à la conférence, leur ministère au sein de l’Eglise universelle est clairement exprimé. Lors du culte d’ordination auquel j’ai pu assister, Luca, pasteur de l’Eglise méthodiste d’Italie, a fait une lecture biblique en italien et a également imposé les mains au moment de la bénédiction.
Lors de la pré-conférence, les église sœurs invitées se sont déjà réunies pour partager les sujets d’actualité de leur Eglise. Ainsi nous avons croisé les sujets qui préoccupent p.ex. les églises de Nouvelle-Guinée, El-Salvador, Nigeria, l’ensemble de l’Afrique du Sud ou en Europe : « Vivre la communauté », et pour cela il nous faut être en lien, connecté, à l’écoute et en partage.
L’invitation à la Conférence de l’Eglise méthodiste en Grande-Bretagne était l’occasion de faire des rencontres, d’échanger sur des projets de nos églises et…de découvrir plus concrètement la tradition méthodiste. Eh oui, j’ai rencontré John Wesley (1703-1791) lors de mon séjour : Il était prêtre anglican, mais sans église locale – à cheval il a sillonné la Grande-Bretagne (comme dans une ‘économie mixte’) pour prêcher l’Evangile aux gens (surtout aux pauvres). Je dirais, c’est le réveil du 18ème siècle : Il ne voulait pas une séparation avec l’église anglicane, mais finalement le mouvement s’en est séparé. Puisqu’ils étudient la Bible avec méthodes…cela est devenu le méthodisme.
Ulrich RUSEN WEINHOLD, secrétaire national pour les relations internationales